Anthén

Illustration de Lap’ : « L’aménagement de poste « aménageable »

Illustration de Draw your fight : le handicap invisible

Cette année je  reprends à mi-temps de droit pour handicap mais sans aucun complément de salaire. Je me retrouve avec 1 000 euros par mois.

J‘ai découvert de façon violente que certains élèves de ma classe tenaient à mon encontre des propos calomnieux assortis d’images, d’injures et de propos discriminatoires sur mon handicap tout cela sur un réseau social. Nous sommes plusieurs concernés par les échanges tenus sur ce groupe mais une de mes collègues, greffée du rein, a fait les frais de « menace de mort ». Je suis en arrêt. J’ai enseigné 24 ans dans cet établissement sans connaître de problèmes ni avec les élèves ni avec les familles. Je me sens humiliée, déployer toute l’énergie qui est la mienne pour aller enseigner n’a plus de sens.

Illustration de Lap’ : L’ascenseur

Au lycée l’administratrice en charge des badges refuse de me donner le pass ascenseur. Il me faut un mot du docteur. Je suis RQTH (reconnaissance de travailleur handicapé) et en ALD (affection longue durée). Du coup, je n’ai pas accès à l’ascenseur alors que je suis au second étage presque tout le temps et mon sac à roulettes reste à la maison. Je prends juste un demi-classeur, je n’ai pas tout ce qu’il me faut mais je n’ai pas le choix. Je ne peux pas porter. Je suis dégoûtée. Bref je me sens mise à l’épreuve, dévalorisée et je n’arrive plus à mettre la distance et l’énergie pour ne pas me sentir démotivée.

Illustration de Lap’ : Ne pas se fier aux apparences

Je suis infirmière dans une grosse cité scolaire. J’ai une RQTH (reconnaissance de travailleur handicapé) depuis de nombreuses années pour de gros problèmes de dos. Reconnue en maladie professionnelle après un long combat, j’ai 15% d’incapacité permanente. Je dois gérer 2 400 élèves environ avec le collège. Je prends contact avec la médecine de prévention qui va dans mon sens et qui fait un écrit pour que je ne gère que la partie lycée. Mon chef d’établissement me convoque pour me dire qu’il se fout des aménagements, que ce ne sont que des préconisations et non pas des obligations, qu’il a appelé le correspondant handicap pour lui dire que dans ces conditions j’étais inapte à mon poste. Mon dos craque sous la charge de travail. Je me retrouve en arrêt, sous morphine , en fauteuil roulant la plupart du temps. Je dois subir une arthrodèse. Ma nouvelle collègue passe son temps à m’envoyer des piques. Je vis dans la douleur et dans l’angoisse. Je travaille sous pression car je sais que mon chef d’établissement et ma collègue guettent la moindre erreur de ma part. Je n’en peux plus, les idées noires refont surface…

Mon inspecteur a évoqué mon handicap et a essayé de me démontrer qu’il n’était pas compatible avec mes fonctions de CPE (conseiller principal d’éducation). Je cite, il montre mon fauteuil roulant et dit « avec ça vous ne pouvez pas courir après les élèves dans les escaliers ». Lors de l’entretien, je ressens plus une volonté de se débarrasser de moi qu’une volonté de m’aider.

Illustration de Lap’ : Ne pas se fier aux apparences 2

C’est difficile pour des enseignants jeunes et en bonne santé de gérer une trentaine d’élèves dans une classe, d’autant plus avec 2 ou 3 enfants en situation de handicap, certains accompagnés quelques heures par semaine ou pas par un ou une AESH, sans moyen, sans support particulier, sans aménagement spécifique. Alors imaginez quand vous êtes vous-même en situation de handicap ? C’est irrespectueux, honteux. Et tout le monde en pâtit : élèves, professeurs, famille. On culpabilise de ne pouvoir faire correctement notre travail alors qu’on nous demande l’impossible…

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